Selon mon expérience, adopter un nouveau mode de vie demande beaucoup d’énergie, de patience et de détachement. C’est pour cela que je recommande, si vous le pouvez, de vous concentrer sur vos changements plutôt que changer les comportements de votre conjoint(e).
Voici pourquoi : Une phrase que j’ai retenue et que j’applique souvent est : « On ne peut que se changer et non les autres, car ce sont mes choix et non les leurs. » Au début, faire des changements, les accepter, sans avoir à gérer les autres est assez difficile.
Au début, après m’être renseigné sur le diabète plusieurs fois, soit sur Internet ou dans des livres (plus vous avez le goût de vous renseigner sur la maladie, plus vous augmentez les chances de faire votre deuil plus vite et d’être disposé à commencer à faire des petits changements), j’ai décidé d’enlever le sucre de mon café et de le remplacer par de l’édulcorant. J’ai mis un petit plat à côté de ma cafetière avec des petits sachets. Après deux ou trois semaines, j’ai coupé les desserts. Il faut que je vous dise que, pour moi, un repas sans dessert n’était pas un repas. Alors, rendu au dessert, j’allais ranger mon couvert dans le lave-vaisselle et je me prenais un fruit. Je me dirigeais vers le salon pour écouter mes nouvelles; de cette manière, je n’avais pas à regarder les autres membres de ma famille manger le leur et, moi, à faire du ressentiment.
Aujourd’hui, j’en ai fait mon deuil et j’ai trouvé d’autres manières de compenser le fameux dessert traditionnel par du yogourt et des fruits ou autres aliments qui conviennent à mon taux de sucre.
Un petit conseil pour le(la) conjoint(e) : au début, la personne nouvellement déclarée diabétique ne comprend pas pourquoi il faut changer, elle n’a donc pas l’intention de le faire. Pour le(la) conjoint(e), c’est un peu l’étape du «ne pas» : ne pas harceler, ne pas pousser, ne pas critiquer et surtout ne pas laisser tomber son conjoint(e.) C’est à ce stade que votre conjoint(e) a le plus besoin d’éclaircissements sur les choses qu’il(elle)a à faire, s’informer sans se submerger de données. Après viendra probablement de lui(elle)-même la possibilité de commencer par des petits gestes, des actions qu’il(elle) voudra commencer.
Au début, je voyais plus d’inconvénients que d’avantages à adopter un certain comportement, par exemple,« si je fais mes tests de glycémie, mon(ma) conjoint(e) sera moins inquiet(ète) mais, par contre, des fois, ça fait mal, c’est dispendieux, je me demande comment je vais faire pour payer tout cela, etc.» Cependant, si je garde un esprit positif, je vais m’apercevoir que si je fais mes tests de glycémie, j’aurai un meilleur contrôle sur mon taux de sucre; de cette manière, j’aurai moins de problèmes à ajuster mes médicaments. Pour ma part, c’est que si je contrôle mieux mon taux, je vais retarder la prise de médicaments.
Avec les nouveaux piqueurs, ça fait moins mal. Sachez que si vous avez une assurance-médicaments, soit privée ou gouvernementale, les bandelettes et les lancettes sont couvertes sauf une petite partie qui représente votre franchise. Cela est moins cher que de tout payer. Voilà un autre avantage ou une autre manière de voir cela.
Comme je le dis des fois à mon épouse à la blague : «Ma chérie, si je me suis marié, c’est peut-être parce que je voulais une conjointe, une équipière pour partager ma vie et non une mère pour me dire comment ou ce que j’ai à faire pour me prendre en main. » C’est vrai aussi que ma conjointe veut tout comme une mère m’aider à améliorer ma condition de santé mais, quelquefois, au lieu de m’aider, cela fait l’effet contraire et rajoute du stress qui se traduit par une augmentation de mon taux de sucre.
Alors, si mon(ma) conjoint(e) veut vraiment m’aider, il(elle), selon le caractère de la personne qui se prend en main, suivra l’évolution de son(sa) chéri(e) un peu en retrait, sera capable de supporter, de féliciter et de comprendre les émotions sans trop pousser, car à vouloir trop pousser, souvent on ralentit la personne dans son évolution et même on la renferme sur ses sentiments. De ce fait, il est possible que la personne abandonne ses efforts d’avancement parce qu’elle se demande à quoi ça sert. «Peu importe ce que je fais, il (elle) n’est jamais content(e)! »C’est pour cela qu’il faut laisser la personne aller à son propre rythme et vous serez probablement surpris de l’avancement qu’elle fera. Ayez confiance en votre partenaire.
Je vais conclure en vous faisant part d’une constatation sur le phénomène d’entraînement dû au fait que j’ai changé ma manière de gérer mes quantités de nourriture et de sucre(dessert.) Mon épouse et mon garçon ont décidé sans trop se consulter d’adopter les mêmes habitudes alimentaires que moi; l’effet d’entraînement produit chez les gens un sentiment d’intérêt pour ce que vous faites. Ils observent et étudient le pour et le contre et, par la suite, ils décident que si c’est bon pour «lui», cela devrait être bon pour eux. Dans le cas de la famille immédiate, les membres s’aperçoivent du danger d’hérédité et ils décident d’appliquer à titre préventif la même attitude que vous, mais avec une légère différence : ils pourront tricher des fois contrairement à vous. Ils deviennent plus conscients du risque de devenir diabétiques eux aussi à un moment donné s’ils ne commencent pas à faire attention.
La plupart des gens passent leur vie en cherchant toujours quelque chose d'autre, ils traversent l'existence persuadés que leur objectif est fort lointain alors qu'autour d'eux se trouve tout ce dont ils ont besoin pour atteindre leur but.
Si l'homme transforme avec peine ses manières de vivre, il change difficilement encore ses façons de penser.
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