Longtemps j’ai laissé le contrôle de ma vie à la boisson, aux émotions souvent mal gérées, aux autres qui m’entouraient et à mon grand cœur. À un moment donné, dans la vie de tout le monde, vient une période de repositionnement. Cela arrive à différentes périodes comme l’enfant qui devient adolescent, l’adolescent qui devient adulte et, après cela, quand nous sommes rendus adultes, les périodes arrivent aux dix ans selon notre évolution. Il est donc normal de nous poser des questions.
Mais, selon où nous sommes rendus, souvent, nous n’arrêtons pas, ou encore, c’est comme si cela n’était pas important, nous n’avons pas de réponse et nous continuons. Selon certains experts : «Rendus dans le monde adulte, il arrive souvent, quand nous changeons de décennie, des périodes, plus ou moins fortes, auxquelles nous n’avons pas réellement répondu à l’époque qui reviennent normalement nous frapper à quarante ans. » Cela a été mon cas.
Avec les années, arrivent la quarantaine et son lot de questions et d’émotions : nous nous demandons où nous sommes rendus, si nous avons le goût de continuer, de changer, avec tout ce que nous avons déjà vécu de bonnes ou de mauvaises expériences. Il vient un temps où j’ai dû faire un virage à cent quatre-vingt degrés. Je n’étais plus capable d’endurer les questions que je me posais sans me répondre vraiment ou accepter la vérité. Je ne sais pas pourquoi il faut que l’être humain parfois descende jusqu’au fond du baril avant d’avoir la capacité de reprendre sa vie en main. Je n’ai jamais réussi à comprendre mais une chose que je sais, c’est qu’il faut se permettre de demander de l’aide rendu là. C’est ce que j’ai fait. Pour me prendre en main, j’ai dû répondre à cette question : je bois pourquoi?
Je buvais pour enterrer mes sentiments, je buvais parce que je n’avais pas le courage de régler ou je n’avais pas trouvé de solution sur la façon d’aborder certains sujets avec mon épouse et mes enfants, je buvais pour me donner la force de continuer à faire les nombreux horaires que j’avais à chaque semaine. Je buvais aussi parce que j’étais fatigué de la vie.
Avec le temps et des personnes-ressources, j’ai découvert comment faire le ménage de ma vie, reprendre le contrôle. Pour cela, j’ai dû apprendre à m’aimer avant de pouvoir continuer à aimer les autres. Avoir un grand cœur, c’est une belle qualité, mais aussi un grand défaut si on n’est pas capable d’avoir de limite afin de ne pas se sentir utilisé. Il faut aider selon nos possibilités.
J’ai appris à faire la différence entre mes choix et leurs choix. J’ai appris à faire la différence entre les choses que je peux changer et celles que je ne peux pas ; en deux mots : me détacher. J’ai replacé dans ma vie certaines valeurs que j’avais oubliées comme à vouloir trop de choses, on finit par tout perdre ce que l’on a. Est-ce que cela est vraiment nécessaire?
J’ai commencé à me donner du temps pour moi, pour faire des choses que j’aime, des passe-temps. M’accorder du temps ne veut pas dire devenir égoïste non plus, mais trouver un équilibre entre avoir du temps et de ne pas en avoir du tout.
Apprendre à gérer ses sentiments, à les exprimer aussi de façon raisonnable, c’est probablement ce que l’on appelle se donner une deuxième chance. Pour moi, cela a été une occasion de renaître et de commencer réellement à vivre. C’est pour cela que, quand le diabète est venu frapper à ma porte, je l’ai accueilli comme un nouveau défi plutôt qu’un problème. J’ai dû refaire certaines étapes que j’avais déjà franchies en arrêtant de consommer.
Il a été beaucoup plus facile de gérer les ajouts car, une fois que nous avons un nouveau mode de vie et que nous avons réalisé les bienfaits rattachés à celui-ci, nous avons en notre possession des outils afin de pouvoir améliorer notre santé dans le but de profiter de la vie au maximum et être fiers de notre condition de vivre.
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