La sixième étape : le pardon
1-L’échange
Une perte entraîne des prises de conscience très révélatrices de soi et de ses sentiments. Entre autres, celle de la qualité de vie que l’on avait et que l’on a perdue. Voilà pourquoi on sent le besoin de se faire pardonner et de se pardonner soi-même de manière à atténuer son sentiment de culpabilité. (1)(v.p62)
Mais il s’agit de se faire pardonner quoi, au juste?
- dans mon cas, de ne pas avoir cru au médecin la première fois où j’ai fait une pancréatite et qu’à chaque fois que cela arrivait, je ne voulais pas croire que je perdais une partie de mon pancréas;
- de ne pas avoir assez fait confiance à l’autre ;
- d’avoir considéré mon corps comme un acquis indestructible;
- de ne pas avoir su sauvegarder ma santé;
- d’avoir manqué de jugement face à mon état;
- de ne pas avoir arrêté de consommer de la boisson alcoolique avant;
etc. (1)(v.p.62)
D’abord, demander pardon à l’autre, même en son absence, aide à diminuer son sentiment de culpabilité et à reconnaître son impuissance face à la situation. Puis, une fois convaincu que l’on a reçu son pardon, on est mieux disposé à se réconcilier avec soi-même, avec ses limites, ses défauts, ses actions ratées, etc.
Une nouvelle harmonie s’établit en soi. (1)(v.p.62)
Un temps d’arrêt :
- Quelle est la dernière fois où je me suis pardonné quelque chose ?
- Quelles conséquences cela a-t-il entraînées?
- Quelles sont les choses que je dois me pardonner ?
- Quelles sont les raisons pour lesquelles je dois le faire ?
- Qu’est-ce qui pourrait m’empêcher de le faire ?
- Comment puis-je surmonter ces défis afin d’arriver à me pardonner ?
Il faut se pardonner beaucoup à soi-même pour s'habituer à pardonner beaucoup à autrui.
[Anatole France]
Possible ou impossible, le pardon nous tourne vers le passé. Il y a aussi de l'avenir dans le
pardon.
[Jacques Derrida] Extrait de la revue Le Monde de l'éducation - septembre 2000
2_ L’accorder
Une fois pacifié par le pardon reçu, on est en mesure de se pardonner. Il reste que, dans la situation, le pardon s’impose comme une démarche nécessaire pour atténuer, sinon éliminer, les restes de colère intérieure qu’occasionne toute séparation entre le passé et le présent. Il s’impose d’autant plus que, sans lui, il ne serait pas possible de passer à la prochaine étape, celle de l’héritage. Car comment pourrait-on accepter en héritage les qualités d’une nouvelle manière de vivre contre laquelle on demeure fâché? (1)(v.p.63)
Certaines personnes s’objecteront : «Pourquoi insister pour se pardonner comme si j’étais responsable de ma condition ?» Il est compréhensible de pardonner à quelqu’un, mais pourquoi faudrait-il SE pardonner? (1)(v.p63)
D’abord, nous rappeler à quel point les relations affectives avec notre ancien mode vie étaient loin d’être parfaites et, qu`à cause de la pauvreté de l’amour humain, nous avons toujours des choses à nous pardonner. (1)(v.p63)
À ce premier motif de pardon, s’en ajoute un autre : toutes les difficultés qu’éprouvent les personnes qui sont conséquentes au bouleversement émotif, à la solitude, au sentiment d’être laissées seules pour se débrouiller avec l’apprentissage du nouveau mode de vie, etc. (1)(v.p63)
La disparition de l’ancien mode de vie a de quoi créer de la frustration, de la colère et de l’amertume. Accorder son pardon au passé éliminera le ressentiment que l’on se porte. (1)(v.p.63)
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